SCIENCES DE LA SOCIÉTÉ - N° 72 - oct. 2007
Sports et médias
Dossier coordonné par Valérie BONNET et Robert BOURE

Valérie BONNET, Robert BOURE, Médias et cultures sportives. Discours sur des pratiques et discours des pratiques  [texte intégral]
Guy LOCHARD, Les régimes de visualisation des compétitions sportives
Jean-François DIANA, Le ralenti télévisuel de sport. Entre modernité profonde et modernité de surface
Daniel JACOBI, Joël JACOBI, Un spectacle sportif à inventer : la corrida en direct à la tlévision
Valérie BONNET, Robert BOURE, Jean-Michel CASSAGNE, Les valeurs du rugby dans les commentaires médiatiques
Iouri BERNACHE-ASSOLANT, Patrick BOUCHET, Les fanzines : un média identitaire des groupes de supporters Ultras de football
Christine MENESSON, Pierre-Emmanuel SORIGNET, Les figures des « immigrés » dans les articles sportifs de la presse régionale
Vincent CHARLOT, Jean-Paul CLEMENT, Les Blancs et les Blacks : stéréotypes sportifs et stéréotypes raciaux. Le cas du basket-ball professionnel à Pau
Daniel GUIGNARD, Les médias (télévisions), nouveaux maîtres du jeu sportif

ARGUMENTS
Gérard DEREZE, Thierry ZINTZ
, Médias et petits sports en Belgique francophone
Guillaume CARAYRE, Les images plurielles de la capoeira confrontées au projet de fédération sportive délégataire
Claudette PEYRUSSE, Le rugby du Midi toulousain au cinéma. Absence, stéréotypie et folklorisation d'un sport identitaire
Jean-Pascal FONTORBES, Le rugby et la mise en scène des corps. Le rugby dans le cuir (1985), un parti pris documentaire

NOTES DE LECTURE

 

 

 

 

 


 

 

 

 

 

 

 
Valérie BONNET, Robert BOURE, Les élus dans la fabrique de l'action publique locale

Texte intégral
Depuis longtemps, le spectacle est régulièrement accusé de donner une représentation frelatée de la réalité, corrompre les moeurs, disperser les énergies ou aliéner les spectateurs en les détournant de la prise de conscience des réalités sociales et surtout de l'action pour transformer ces réalités. En outre, les « publics cultivés » ont toujours établi une hiérarchie entre les différents types de spectacles, le spectacle sportif se situant au bas de l'échelle de la légitimité culturelle, tandis que les spectacles fermés au plus grand nombre avaient la faveur de ceux qui étaient fortement dotés en « capital symbolique » (culturel et linguistique, cf. Bourdieu, 1979, 1982). En fait, jusqu'aux années 1980, les spectacles sportifs semblaient cumuler deux défauts majeurs  pour les intellectuels et plus généralement l'élite culturelle : d'une part, être sportifs et donc exalter des passions « vulgaires », d'autre part, être portés par des « médias de masse », et par conséquent exprimer une « massification » de la société.

Depuis, les choses ont quelque peu changé. Alors que les médias sont moins diabolisés qu'autrefois et que le sport devient un phénomène social majeur, la relation du sport avec les médias, à commencer par la télévision, s'est transformée. Dans le même temps, les attentes et les attitudes des publics - y compris les plus « cultivés » - se sont modifiées tant à l'égard des spectacles sportifs et derrière eux des pratiques, que vis-à-vis de leurs retransmissions et de leurs commentaires ou analyses dans les médias traditionnels et Internet. Dès lors, il est tentant de mettre le rapport sport/médias sous les feux croisés de la recherche et de la réflexion critique ce qui entraîne quelques interrogations majeures :

- quid de la dramatisation, de l'esthétisation du sport sur la scène médiatique et partant, non seulement de son authenticité, mais aussi de ses cultures que nombre d'analystes disent variables selon les disciplines, dès lors que le sport est mis en scène par les médias ? D'ailleurs, toutes les retransmissions (télévisuelles ou radiophoniques) sont-elles des mises en scènes et dans l'affirmative, toutes les mises en scènes sont-elles équivalentes ? Ne peut-on distinguer entre, d'une part, des réalisations « sobres » car se voulant très proches de la réalité (mais alors quelle est la place du commentaire et des commentateurs ­ Bonnet, Boure, Cassagne ­ ?) et destinées « en gros » à accompagner le téléspectateur/auditeur pour suivre et comprendre la rencontre et la compétition, d'autre part, des réalisations fortement scénarisées et davantage tournées vers la fiction (Lochard) ? Sur un autre plan, les médias audiovisuels peuvent-ils, avec le même « bonheur » mettre en scènes  la fête, la dimension imaginaire, l'émotionnel, le culturel (Jacobi, Jacobi ; Carayre) ?

- quid du rôle des médias sur les représentations des téléspectateurs vis-à-vis du sport et des sportifs (Mennesson, Sorignet), mais aussi sur l'évolution des pratiques ? Comment les publics s'emparent-ils des médiations qui leur sont proposées (Charlot, Clément) ? Sans parler de la question « serpent de mer » : comment se construit l'espace de chaque sport dans les médias (Guigard) et partant, quel espace les « petits sports » peuvent-ils espérer (Derèze, Zintz) ?

- peut-on placer sur le même plan le spectacle sportif in vivo et sa retransmission audiovisuelle ou, pour dire les choses différemment, est-il possible de hiérarchiser culture du stade (ou d'un autre terrain de pratique, comme l'arène, l'espace naturel, la piscine, etc.) et culture de l'écran/des ondes ? En dehors du fait que l'on ne voit pas et l'on n'entend pas la même chose (air bien connu), ne peut-on soutenir que le spectacle télévisé (radiodiffusé) a un intérêt en lui-même, en tant que forme particulière de spectacle (en termes de types de distanciation, de plaisir, d'émotions, d'expertise ­ via les procédés techniques comme le ralenti ou le replay et les commentaires avisés) ? L'auditeur et le téléspectateur ne vivent-ils pas des rapports avec les autres -ceux qui sont dans la même pièce et la communauté des téléspectateurs-, notamment à travers des conversations, des lectures (presse, livres) induites, et pour les plus jeunes d'entre eux, des jeux suscités par ces retransmissions (« tu veux que je serai Zidane et toi Ronaldo ? ») ? En d'autres termes, est-il possible que, comme le théâtre ou la musique, le spectacle sportif puisse avoir aussi une valeur libératrice, même si l'on peut imaginer que la plupart des contextes de réception ­ à l'exception, peut-être, du « bistrot » ­ ne favorisent guère son expression ?

- plus particulièrement, il semble nécessaire de dépasser l'antienne de la dénaturation du sport (et du spectacle sportif) par la télévision, puisque c'est le plus souvent elle qui est évoquée, et donc de chercher à définir les relations complexes que celui-ci entretient non seulement avec cet acteur économique (Guignard), mais aussi avec sa représentation télévisuelle. Il n'est pas une manière de filmer le sport, car c'est en ces termes qu'il faut se poser la question, mais des manières de le faire (Diana ; Lochard), surtout si l'on passe de la télévision au cinéma (Peyrusse ; Fontorbes). Si la rhétorique a montré depuis l'Antiquité que la forme du discours doit s'adapter au contenu, aux effets et aux publics visés, le filmage, autre forme de discours, procède des mêmes principes. Car on ne filme pas tous les sports de la même manière, comme on ne filme pas un sport à l'identique en fonction de la réception que l'on veut générer, le public que l'on vise. C'est donc en termes d'homologie entre des caractéristiques socio-techniques et des caractéristiques (télé)visuelles qu'il faut envisager les choses et ce sont les compétences induites par ces caractéristiques qu'il convient d'aborder.
La « télévisualisation » du sport, comme tout autre produit médiatique, s'accompagne de la création de codes (au sens premier du mot, i.e. de correspondance terme à terme entre un langage et un autre), mais aussi de capacités de décryptage de ces codes (compétences de lecture) qui évoluent au gré des formes du produit proposé. Comme l'enfant sait qu'un dessin animé n'est pas la réalité, un téléspectateur sait que plus l'offre de compensation (tout ce que le dispositif propose en plus des images sportives pour compenser l'absence du stade, cf. Katz, Dayan, 1996) est grande, plus le spectacle télévisuel sportif s'éloigne du spectacle in presentia, et ceci même s'il n'y a jamais assisté. Dépasser l'allégorie de la caverne télévisuelle est peut-être aussi un moyen d'avancer.

Certaines dimensions rapprochent stade et médias audiovisuels (et dans une moindre mesure, presse écrite) : tous les deux font parler, provoquent des discussions, des conversations, des controverses avant, pendant et surtout après la compétition, dans le bus, au bureau, à l'atelier ou au café autrement dit des « réceptions secondaires » (Dayan, 1998). Le forum est donc perpétué (mais est-il exactement le même ?). En élargissant le propos, on peut supposer que les retransmissions touchent quelque chose de la vie et/ou de l'identité sinon du public, du moins de certaines de ses fractions et que c'est en fonction de ce qui est touché que celles-ci reçoivent, interprètent et réagissent. Ce n'est donc pas seulement la compétition qui touche, mais tout ce qu'elle exprime, suggère, rappelle () culturellement et linguistiquement. Cette dimension est connue des programmateurs, réalisateurs et commentateurs qui tentent de proposer un cadre d'énonciation-participation permettant, à côté d'interprétations communes ou voisines relatives au déroulement linéaire du match, une gamme d'interprétations possibles jouant sur d'autres registres propres à la culture sportive ou à d'autres cultures (Bonnet, Boure, Cassagne).

C'est donc aussi en termes d'instances de réception que l'on peut aborder le questionnement des liens entre le sport et les médias (Clément, Charlot). Les publics des sports médiatisés sont autant des pratiquants (à quelque niveau que ce soit) que de simples consommateurs, autant des spectateurs que des téléspectateurs, auditeurs et lecteurs, ce qui induit une différence de taille dans les instances et modalités de réception, entre une instance de réception interne et une instance de réception externe à la pratique sportive, entre une interprétation intrinsèque s'appuyant sur de l'éprouvé et une interprétation extrinsèque reposant sur du communicable (dichotomies empruntées à Mpondo-Dicka, 2002).

Pour comprendre ce qui se joue, il convient de convoquer la notion de « culture sportive », c'est-à-dire la « combinaison spécifique de pratiques, de comportements, de rapports au corps et de système de valeurs caractéristiques du groupe de pratiquants d'un sport donné » (Darbon, 2002, 4), le groupe de pratiquants étant constitué à la fois par ceux qui pratiquent et ceux qui ont pratiqué, ce qui permet d'inclure nombre de dirigeants, de bénévoles, mais aussi de spectateurs et de téléspectateurs, supporteurs ou non, supporteurs « ultra » (Bernache-Assolant, Bouchet) ou non.

Les discours médiatiques utilisent des images, du texte (écrit, oral) et/ou du son, voire des gestes, pour produire du sens. Ils renvoient à des positionnements éditoriaux et à des pratiques sociales journalistiques. Enfin, ils relèvent de médias spécifiques (la télévision n'est pas la presse écrite, tous les journaux ne sont pas identiques) et de genres particuliers (retransmission en direct ou en différé, documentaire, interview, compte rendu, chronique, éditorial, etc.). Il est donc nécessaire de les appréhender dans leurs interrelations avec ces autres pratiques sociales et discursives que sont les pratiques sportives (et derrière elles, les cultures sportives), les pratiques de réception in vivo et les pratiques de réception médiatiques.

Concernant la pratique sportive, le discours de la pratique peut être en lien avec le discours sur la pratique suivant diverses modalités (on perçoit ces différences dans les articles de Peyrusse et de Fontorbes), et au moyen de plusieurs procédés (Diana ; Lochard). Ces diverses modalités font l'objet d'ajustements lorsqu'une pratique sportive entre dans un processus de médiatisation, ajustements d'autant plus complexes que ces pratiques ne correspondent pas aux critères canoniques de la grammaire médiatique (Jacobi, Jacobi ; Derèze, Zintz ; Guignard).

Discours sur la pratique et discours de la pratique sont en interaction : cet aspect de la culture footballistique qu'est le supporteurisme induit un discours sur le supporteurisme et de supporteurs véhiculé par ces médias spécifiques que sont les fanzines (Bernache-Assolant, Bouchet) ; le discours des médias nationaux et locaux est influencé par l'évolution des pratiques sportives et notamment la mondialisation du phénomène sportif ainsi que l'inflation de joueurs étrangers (Mennesson, Sorignet) ; la mise en place d'instances fédérales permet d'agir sur l'image d'un sport, mais alors quid de sa culture et de son identité (Carayre) ?

C'est, entre autres, par l'intermédiaire de certaines de ces modalités que les passions « partisanes et participatives » évoquées par Christian Bromberger (2004) sont possibles hors des stades et devant les écrans de télévision ou à l'écoute du poste de radio.
Ce sont principalement ces interrogations que le colloque Sport et communication et la présente livraison de Sciences de la Société souhaitent mettre en débat.
© Sciences de la Société n° 72 - oct. 2007

Références bibliographiques
Bourdieu (P.), 1979, La Distinction. Critique sociale du jugement, Paris, Éditions de Minuit.
Bourdieu (P.), 1982, Ce que parler veut dire. L'économie des échanges linguistiques, Paris, Fayard.
Bromberger (C.), 2004, « Le spectacle sportif, révélateur des passions contemporaines », in Vigarello (G.), dir., L'esprit sportif aujourd'hui. Des valeurs en conflit, Paris, Universalis, 85-100.
Darbon (S.), 2002, « Pour une anthropologie des pratiques sportives. Propriétés formelles et rapport au corps dans le rugby à XV », Techniques et Culture, n°39, 1-27.
Dayan (D.), Katz (E.), 1996, La télévision cérémonielle, Paris, puf.
Dayan (D.), 1998, « Le double corps du spectateur », in Proulx (S.), dir., Accusé de réception, Paris, L'Harmattan.
Mpondo-Dicka (P.), 2002, « Genres et discours audiovisuels », in Ballabriga (M.), dir., Analyse des discours. Types et genres : communication et interprétation, Toulouse, Éditions Universitaires du Sud, 211-228.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Guy LOCHARD, Les régimes de visualisation des compétitions sportives

Résumé
Cet article récuse le discours alarmiste sur la dénaturation du sport par les médias et préconise alternativement un examen méthodique de leurs dispositifs, principalement télévisuels. En s'appuyant sur les nombreux travaux parus ces vingt dernières années sur la mise en images du sport, il propose une typologie des régimes de visualisation observables au plan international (régimes monstratif, narratif, démonstratif, énergétique, esthétisant). Il invite pour conclure à une réflexion sur les compétences, diverses et complexes sollicitées par chacun de ces régimes.

Mots-clés : sports, télévision, récit télévisuel, monstration, dispositif, visualisation.




 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Jean-François DIANA, Le ralenti télévisuel de sport. Entre modernité profonde et modernité de surface

Résumé
« Figure centrale du sport filmé », selon l'expression de Charles Tesson (1998), le ralenti symbolise, à lui seul, la modernité de ces événements médiatisés, devenus l'un des phénomènes les plus attractifs de notre époque. Procédé esthétique d'expérimentation, il renvoie surtout à la relation imaginaire que le public tisse avec le champ sportif. En effet, l'existence globale d'une discipline ou d'une compétition dépend à la fois de sa capacité à se conformer aux limites d'un discours audiovisuel, et à renvoyer un reflet équivoque de sa complexité. Le ralenti est donc caractéristique d'un usage construisant davantage la vraisemblance médiatique du sport que sa réalité effective.

Mots-clés : mage, media, ralenti, modernité, sport, écriture audiovisuelle.

 

 






 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Daniel JACOBI, Joël JACOBI, Un spectacle sportif à inventer : la corrida en direct à la télévision

Résumé
La corrida pourrait-elle devenir en France un spectacle sportif télévisé comme un autre ? À supposer qu'elle soit un jour filmée en direct, avec des moyens techniques suffisants, il n'est pas certain qu'elle puisse être comparée aux sports vedettes de la télévision : pas de tension liée à l'incertitude du résultat, pas d'événement attendu comme un but ou un essai, pas de balle à suivre et pas de supporteurs qui encouragent leur équipe Compliquée et subtile, adressée à un public restreint de connaisseurs, elle ne peut prétendre réunir d'aussi larges audiences. Et cela, non pas parce qu'elle semble barbare aux yeux d'une partie des Européens, mais parce qu'il reste à inventer les signifiants imaginaires susceptibles d'enrichir et de compléter le spectacle de la corrida en direct dans l'arène.

Mots clés : spectacle sportif, corrida, télévision, connaisseurs, France.




 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Valérie BONNET, Robert BOURE, Jean-Michel CASSAGNE, Les valeurs du rugby dans les commentaires rugbystiques

Résumé
Le monde du rugby se dit très attaché à des valeurs qu'il soit comme des référents partagés non seulement sur le terrain, mais encore dans la vie quotidienne. Si les métadiscours des acteurs de ce microcosme sont emplis de références aux valeurs, qu'en est-il des énoncés et des énonciations médiatiques ? Soulever cette interrogation revient à déplacer la question de recherche des valeurs vers les discours tenus sur elles par des acteurs socialement situés, dans des situations de communication particulières et observables à partir d'un corpus délimité (France 2 et Midi Olympique).

Mots-clés : sport, rugby, médias, valeurs, énoncés, énonciation, énonciateurs.



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Iouri BERNACHE-ASSOLANT, Patrick BOUCHET, Les fanzines : un média identitaire des groupes de supporters Ultras de football

Résumé
Le football est omniprésent dans les médias en raison de son succès planétaire, de ses stars et de son impact culturel sur la société. Dans ce contexte, cet article cherche à différencier les modes de construction identitaire de deux groupes de supporters Ultras de Marseille en associant à une analyse ethnosociologique de leur contexte culturel et organisationnel, une approche psychosociale discursive de leur magazine propre dit « fanzine ». Il apparaît que le groupe Commando Ultra adopte une posture conservatrice dans le sens où il fait de sa culture nationaliste un critère de référence à travers un supportérisme ethnocentrique. Les South Winners optent pour une posture syncrétique car ils mettent en place un supportérisme défendant l'identité multiculturelle marseillaise. Au final, il apparaît que l'analyse discursive de la médiatisation identitaire de type fanzine, en plein essor dans le football professionnel, enrichit la compréhension des groupes de supporters Ultras car elle représente un moyen d'expression et de communication de leur identité socialement et culturellement construite.

Mots clés : fanzine, identité, supporters Ultras, football, sciences sociales.



 

 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Christine MENESSON, Pierre-Emmanuel SORIGNET, Les figures des « immigrés » dans les articles sportifs de la presse régionale

Résumé
Cet article analyse les figures des sportifs « immigrés ou issus de l'immigration » dans la presse régionale. Les données révèlent l'importance du sport, comparativement à d'autres domaines comme les arts et spectacles ou encore la vie politique, dans la présentation des personnes étudiées. La médiatisation des immigrés sportifs se singularise également par un fort processus d'assimilation au local, qui tend à diluer les signes d'appartenance culturelle. Les portraits des champions sportifs étudiés mettent en scène des images positives de l'immigration, tout en alimentant un processus d'ethnicisation diffus. Ces héros exemplaires symbolisent en effet un modèle de réussite culturellement situé très stéréotypé.

Mots clés : sport, presse régionale, immigrés, assimilation, ethnicisation.



 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Vincent CHARLOT, Jean-Paul CLEMENT, Les Blancs et les Blacks : stéréotypes sportifs et stéréotypes raciaux. Le cas du Basket-ball professionnel à Pau (France)

Résumé
Le basket-ball professionnel constitue un des espaces sportifs les plus massivement investis par les athlètes de couleur. Son traitement médiatique autorise de constantes mises en relation entre des styles de jeu voire des compétences dans certaines dimensions de l'activité et des caractéristiques raciales. Il entretient des stéréotypes raciaux particulièrement opérationnels aux Etats-Unis. En raison de la forte représentation des joueurs noirs dans le milieu du basket-ball français d'élite, ce dernier constitue un terrain d'investigation privilégié pour appréhender les rapports à l'appartenance ethnique dans le monde sportif. Le propos de ce travail est, en s'appuyant sur les résultats d'une enquête à échelles multiples menée sur le club professionnel français de Pau (questionnaires, entretiens et analyse des médias spécialisés), d'interroger l'impact de cette médiatisation « distinctive » sur les rapports à l'appartenance ethnique des joueurs chez les amateurs de basket-ball de haut niveau en France.

Mots-clés : médiatisation, distinction raciale, stéréotypes, basket-ball, idéaltype.



 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 
Didier GUIGNARD, Les médias (télévisions), nouveaux maîtres du jeu sportif ?

Résumé
Le marché mondial des droits télévisuels est évalué à une soixante de milliards d'euros (2006); les droits télévisuels sportifs ayant augmenté de 993% entre 1991 et 2001. Derrière ces chiffres se cache une relation sport-télévision déséquilibrée. Si le sport est important pour les chaînes, ces dernières sont vitales pour le sport. La télévision fait et défait les disciplines sportives. La médiatisation sportive est à plusieurs vitesses et il n'y a pas de véritable diversité sportive sur les chaînes. Si les sports courtisés vendent chèrement leurs droits, beaucoup d'autres dépendent du bon vouloir des télévisions et sont prêts à toutes les modifications réglementaires pour s'attirer leurs faveurs. Les changements intempestifs des règles sportives conduisent à se demander si certaines fédérations n'ont pas perdu leur âme et l'essence même de leur sport, tellement elles l'ont formaté pour les standards télévisés. La télévision recherche avant tout du le spectacle ; or il est difficile de réduire le sport à un simple spectacle.

Mots clefs : télévision, spectacle sportif, droits télévisuels, programmes, règles sportives.